PrĂ©venir, limiter, rĂ©duire les risques de blessures sont des termes que lâon emploie couramment dans le monde du sport.
Câest devenue une prioritĂ© pour les staffs, essayer de rĂ©duire au maximum les risques de blessures chez les joueurs. đŻ
Ă juste titre, puisque la blessure est un flĂ©au pour la performance sportive. Un athlĂšte blessĂ© est un athlĂšte qui ne peut pas performer (vraiment ?). đ§
Jâaimerais te partager ma rĂ©flexion sur le sujet.
Ton avis mâintĂ©resse, alors nâhĂ©site pas Ă rĂ©pondre Ă cet e-mail ou directement sur Instagram. đŹ
Mais est-ce que lâon peut rĂ©ellement prĂ©venir les blessures ? đ±
Tout dâabord, je vais te parler de ma vision du sport de performance.
Le sport est de plus en plus compĂ©titif, que ce soit par les moyens mis en place, les nouvelles mĂ©thodes/connaissances de lâentrainement (mental et physique), lâengagement des athlĂštes, etc.
Pour essayer de devenir ou rester compĂ©titif, il faut toujours pousser plus loin lâentrainement (physique et mental) de lâathlĂšte, que ce soit dans lâintensitĂ©, dans le volume. đ
Ce nâest pas sans risque, vouloir pousser toujours plus le corps pour essayer dâĂȘtre meilleur que les autres a des consĂ©quences (blessure, burn-out, etc.). Le nombre de burn-out entrainant une fin de carriĂšre chez les sportifs est de plus en plus consĂ©quent.đ§
La blessure et la performance sont interdĂ©pendantes. La performance est une danse perpĂ©tuelle entre les limites du corps humain. Pousser lâathlĂšte au maximum pour performer, tout en essayant de ne pas le blesser. Mais cela arrive ! đźâđš
La performance est la capacitĂ© Ă stimuler le corps Ă son maximum sans se blesser. La science de lâentrainement nâest pas une science exacte, dâautant plus que la blessure est multifactorielle.
Ma rĂ©ponse Ă la question : est-ce que lâon peut rĂ©ellement prĂ©venir les blessures ?
Si lâon recherche la performance = NON
Si lâon souhaite sâentrainer pour le plaisir = OUI
Non, la blessure fait partie de la vie dâun sportif de haut niveau, cela arrive. En jouant avec les limites, parfois, on gagne (performance), parfois, on perd (perd). Ce serait hypocrite de dire que lâon peut performer sans risque. â ïž
Attention, ne me fais pas dire ce que je nâai pas dit. Je ne dis pas quâil faut sâentrainer nâimporte comment et attendre le jour oĂč ça pĂšte. Ăvidemment, il y a des circonstances aggravantes pour les risques de blessures. Mais, ce nâest pas parce que lâon rĂšgle ces Ă©lĂ©ments quâil nây aura pas de blessures. đ đ»ââïž
La blessure Ă©tant multifactorielle, câest un systĂšme trĂšs complexe alliant le physiologique, le psychologique et le psychique. De plus, nous ne sommes pas tous Ă©gaux, certains sont plus sujets aux blessures que dâautres naturellement. đȘ
La plupart des blessures sont psychologiquesâŠ
Plus jâen apprends sur lâentrainement et les athlĂštes, et plus je constate que la majoritĂ© des blessures sont psychologiques. Les sportifs ont aussi une vie personnelle, et elle affecte Ă©normĂ©ment les rĂ©ponses physiologiques.
Une rupture, des examens, la perte dâun proche, le stress, lâanxiĂ©tĂ©, etc., les sportifs y sont confrontĂ©s. Ces Ă©lĂ©ments font des ravages sur la santĂ© physique et mentale des athlĂštes. đ
Prenons un exemple simple, la rupture des ligaments croisĂ©s. Câest une blessure devenue courante, lorsque lâon rassemble les informations avec le sportif sur les 2 Ă 3 derniĂšres semaines prĂ©-blessure. On constate rĂ©guliĂšrement, quâil y a eu des changements (alimentaire, hygiĂšne de vie, personnel, etc.). đ
La dure réalité du terrain.
Un autre Ă©lĂ©ment de rĂ©flexion sur la blessure. Le vrai problĂšme de la blessure est la baisse de performance. Câest le niveau de performance de lâathlĂšte qui compte, quâil soit blessĂ© ou pas. Il se peut que la blessure nâaffecte pas sa performance (câest rare, mais possible).
Pour les sports dâĂ©quipe, câest le niveau de performance de lâĂ©quipe qui est important. Il y a une vĂ©ritable diffĂ©rence Ă prendre en compte entre la blessure dâun remplaçant qui ne joue pas et celle du titulaire indiscutable qui permet de gagner des matchs. Je ne parle pas de diffĂ©rence de prise en charge, attention, ce sont tous des athlĂštes, des personnes Ă part entiĂšre.
Mais la blessure de certains joueurs affectera plus ou moins le niveau de performance de lâĂ©quipe, et câest ça qui compte rĂ©ellement dans le sport de performance. Câest factuel, lâentraineur sera plus ou moins affectĂ© suivant la personne blessĂ©e, car lâimpact sur lâĂ©quipe sera diffĂ©rent.
Cela ne doit rien changer concernant notre prise en charge et le suivi de lâathlĂšte. Je voulais simplement Ă©voquer cette rĂ©alitĂ© assez dure du sport de haut niveau.
Bon, câest bien beau tout ça, mais quâest-ce que lâon doit faire dans la prise en charge.
Depuis le dĂ©but de ce mail, je tâexplique que la blessure fait partie du sport, quâelle est multifactorielle. Alors, comment prendre en charge les sportifs ? đ§
On les entraine Ă fond jusquâĂ ce que ça pĂšte ?
On fait une prise en charge globale et individuelle pour essayer de limiter les facteurs physiques aggravants ?
On essaie de suivre au maximum les autres facteurs par du monitoring ?
Il existe plusieurs modes de prise en charge qui peuvent varier suivant la philosophie de chacun.
Pour ma part, je pense quâil est intĂ©ressant de prendre en charge lâathlĂšte de maniĂšre individuelle pour tenter de rĂ©duire au maximum les facteurs physiques aggravant dâune blessure (dĂ©sĂ©quilibre, dĂ©ficit, proprioception, mobilitĂ©, etc.).
En parallĂšle, utiliser des outils pour pouvoir suivre les facteurs externes et la santĂ© physique et mentale du joueur (monitoring). đ
Il est clair qâun manque de mobilitĂ©, une faiblesse musculaire est un facteur de risque dâune blessure. Par contre, il ne faut pas perdre Ă lâidĂ©e que lorsque lâon fait de la « prĂ©vention » de blessure, on est TOUJOURS en sous-maximal.
Tu as beau faire plein dâexercice en inversion et Ă©version de cheville avec charge, avec des sauts, etc., Câest bien, mais tu es toujours en sous-maximale. MalgrĂ© tous ces exercices, il est possible de se faire une entorse de cheville. Attention, le temps en prĂ©pa est souvent limitĂ©. âł
Il y a Ă©normĂ©ment de choses Ă travailler, la charge dâentrainement est dĂ©jĂ importante, il faut essayer dâĂȘtre optimal pour le temps passĂ© et les bĂ©nĂ©fices engendrĂ©s. â
Passer 3 heures par semaine sur 5 Ă faire de la prĂ©vention de cheville est, Ă mon sens, une perte de temps. Le temps est prĂ©cieux, il faut maximiser le travail â bĂ©nĂ©fice.
Lâune des mĂ©thodes les plus simples pour rĂ©duire les risques de blessure de maniĂšre gĂ©nĂ©rale est de prĂ©parer progressivement lâathlĂšte Ă un gros volume dâentrainement.
Il est dĂ©montrĂ© que plus un athlĂšte sâentraine, moins il se blesse.
StĂ©phane Morin (entraineur/prĂ©parateur physique), sâest exprimĂ© sur le sujet et je partage sa vision. Il faut habituer le corps Ă travailler 2, 3, 4 fois plus que lors de la compĂ©tition. Lâhabituer Ă des niveaux nettement supĂ©rieurs que celui de la compĂ©tition. đŻ
Un graphique de lâune de ses recherches :
Je vais mâarrĂȘter lĂ , car je pourrais continuer comme ça longtemps. Je voulais simplement partager avec toi, ma vision de la blessure chez lâathlĂšte. đ
Je suis trĂšs intĂ©ressĂ© par ton avis, partage-le avec moi ! đŹ
Ă bientĂŽt.
Tom
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